L'Arène des Exécutions rencontrant un franc succès (surtout après une tentative avortée de coup d'état), il fallait bien un lieu pour recevoir les corps des pendus, écartelés, décapités et autres trépassés. Les corps sont jetés sans ménagement dans la Fosse des Exécutés, non loin de l'Arène. La rumeur veut que certaines nuits des trafiquants de cadavres viennent récupérer quelques échantillons mais c'est probablement une légende pour faire peur aux enfants...




Les Fleurs aux Esprits

Dans un louable souci d'un bon aménagement des lieux, le gouvernement de Kraland a un jour donné l'ordre de planter des fleurs sur toute la zone de la Fosse des Exécutés. Bénéficiant de l'engrais des cadavres, les fleurs ont remarquablement bien poussé mais ont néanmoins mauvaises réputations.

La rumeur populaire prétend en effet que les esprits des personnes enterrées dans la Fosse des Exécutés s'incarnent dans ces fleurs et tentent de nuire aux vivants par télépathie. Surnommées fleurs aux esprits, elles sont regardées avec méfiance par la classe populaire du quartier, mais les prêtres du Culte du Nablacien assurent que cette croyance est ridicule.



Portrait

Kadarak, Trafiquant de Cadavres

Kadarak se définit lui-même comme un des meilleurs recycleurs de Kraland. Ce qu'il recycle ? Les cadavres enterrés dans la Fosse aux Exécutés. Lorsqu'ils viennent d'y être jetés, il y a moyen de récupérer certains organes encore en bon état. Cela ne suffirait bien sûr pas à Kadarak pour gagner sa vie. Aussi, pratique-t-il des trafics plus étranges encore.

C'est ainsi qu'il fournirait en secret des corps au Laboratoire de Clafoutis lorsque celui-ci est en manque de corps d'expérimentation. Il fournirait également des cadavres à certains sombres personnages vivant dans les sous-sols de Kraland pour des expériences contre-nature. Ainsi, le Culte de Naar, interdit à Kraland, a le secret espoir de trouver un jour la formule pour animer des centaines de morts-vivants et prendre ainsi le pouvoir à Kraland...
  Histoire vécue

"Je fus pris de l'idée saugrenue de savoir ce qu'il advenait des cadavres jetés dans la Fosse aux Exécutés. Rien ne valait une enquête sur le terrain mais il n'était pas question de me laisser exécuter : je n'aurais pas pu revenir avec mon reportage !

Je me suis donc maquillé en cadavre et me suis enterré tout seul dans la Fosse aux Exécutés. Il faisait bien sûr froid et humide, ce dont ne souffrait évidemment pas les vrais cadavres. Après quelque temps, quelques hommes sont arrivés, m'ont déterré, emporté dans un chariot et livré à une bande opérant dans les sous-sols.

Il ne leur fallut pas longtemps pour se rendre compte que je n'étais pas vraiment mort. Ils me laissèrent donc le choix : me joindre à eux ou bien ils me mettaient à mort pour avoir leur cadavre."


(Falagin le Détraqué, Confession d'un journaliste adepte de Naar)